Filmer sous l'Occupationdu 19 mars au 31 mars 2013Jeu de Paume, Paris
Dès 1940, le nouveau contexte idéologique créé par l’occupation de la France bouleverse le secteur cinématographique. Soumis à la double censure de l’Allemagne nazie et du régime de Vichy, réalisateurs confirmés et nouveaux talents opèrent des choix artistiques témoignant des aspects contradictoires de cette période critique, qui correspond à un moment unique dans l’histoire du cinéma français.
En cette saison 2012-2013, se tiennent à Paris plusieurs manifestations ayant pour sujet les enjeux de l’art français sous l’Occupation allemande : expositions, émissions radio, publications... Ces événements attestent que cette période interpelle très directement la société d’aujourd’hui : comment réagissent les artistes à de telles conditions politiques et matérielles ? Sous quelles formes représenter l’identité de la nation dans un contexte trouble ? Qu’implique la soumission à la censure et à l’autocensure ? Quel est le rôle des acteurs institutionnels de l’art et de la culture ?
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Ces œuvres sont ici montrées non seulement pour le témoignage historique qu’elles apportent, mais aussi, et surtout, pour leur valeur artistique. Si la plupart ont été très célèbres au moment de leur sortie, certaines sont devenues plus rares au fil des années – c’est le cas de Caprices, La Vie de plaisir ou Goupi-Mains rouges – tandis que d’autres ont été sans cesse redécouvertes par des générations successives de cinéphiles – Douce, Le ciel est à vous, La Main du diable, Les Anges du pêché. Reste un cas à part, le film de Sacha Guitry MCDXXIX-MCMXLII (De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain) : un plan unique de 58 minutes montre les pages du livre éponyme, tournées les unes après les autres. Ce film a été projeté une seule fois à l’époque, lors de la soirée de gala à l’Opéra du 4 mai 1944, à l’occasion de la présentation de ce livre collectif conçu, écrit et supervisé par le cinéaste. En haut des marches de Paul Vecchiali clôture le cycle en présence du réalisateur. À travers le regard de Danielle Darrieux, le film revient, quarante ans plus tard, sur les années de l’Occupation et met en lumière la confrontation des mémoires. Une analyse plus distancée de cette époque et, pourtant, très ancrée dans les années 1980. [...]
Marina Vinyes Albes
> En partenariat avec Historia
Nouvelle séance du vendredi à 11 h 30 !
Le Jeu de Paume propose au public une nouvelle séance de cinéma les vendredis à 11 h 30 à l’occasion du cycle "Filmer sous l’Occupation" (19 mars / 31 mars 2013)
> À voir sur le magazine :
— "En images : Filmer sous l’Occupation"
— "Bernard Eisenschitz : De Jeanne d'Arc à Philippe Pétain"