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Travaux d’assèchement du Zuyderzee, Pays-Bas 1930 Épreuve gélatino-argentique d’époque, 17,4 x 12,8 cm.
Archives Tériade, musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis. © Eli Lotar
Eli Lotar

Événement

Eli Lotar et le cinéma, ou comment faire du cinéma engagé dans les années 1930

Soirée de projections présentée par Damarice Amao et Pia Viewing

Mardi 28 février 2017 • 19:00

Jeu de Paume - Paris

Photographe et cinéaste français d’origine roumaine, Eli Lotar arrive en France en 1924 et devient rapidement l’un des tous premiers photographes de l’avant-garde parisienne.
L’engagement social et politique d’Eli Lotar ainsi que son goût pour le travail collectif se révèlent dans la réalisation de nombreux projets avec des écrivains (Jacques et Pierre Prévert), des hommes de théâtre (Antonin Artaud et Roger Vitrac) ou encore des réalisateurs de cinéma connus (Joris Ivens, Alberto Cavalcanti, Yves Allégret et Luis Buñuel) que le contexte sociopolitique troublé des années 1930 ne laissait pas indifférents.

Cette soirée de projections sera donc consacrée aux collaborations d’Eli Lotar avec trois réalisateurs majeurs : Yves Allégret, Luis Buñuel et Joris Ivens. Les commissaires de l’exposition, Damarice Amao et Pia Viewing, nous entretiendront du lien fort d’Eli Lotar avec le cinéma engagé des années 1930.

PROGRAMME

Prix et profits (la pomme de terre) d’Yves Allégret (1931, 20’, silencieux)
En collaboration avec le mouvement Freinet, Yves Allégret réalise en 1931 ce film qui sera proposé aux enseignants en bobines 9,5mm. Il y expose les mécanismes du capitalisme en suivant le parcours d’une pomme de terre, du producteur au consommateur. Quelques amis du réalisateur font de la figuration.

Terre sans pain de Luis Buñuel (1933, 27’, VOSTF)
Luis Buñuel filme, du 20 avril au 24 mai 1932, la vie misérable des habitants de la région montagneuse particulièrement déshéritée des Hurdes, en Espagne. Cet « essai cinématographique de géographie humaine » fit scandale et fut interdit jusqu’en 1937. Le gouvernement républicain lui reprochait de donner une image pitoyable de l’Espagne.
Pourtant même si le constat débouche sur des visions dignes de Goya, jamais Bunuel ne se délecte de l’atrocité qu’il montre.

Nouvelle Terre de Joris Ivens (1934, 30’, VOSTF)
En 1934, Joris Ivens remonte et modifie Zuyderzeewerken, réalisé en 1930, qui montre la tâche gigantesque de conquête, sur la mer, d’un territoire nécessaire à l’approvisionnement et à l’expansion des Pays-Bas. Il l’enrichit d’un commentaire et d’une musique de Hanns Eisler. Du documentaire initial, Joris Ivens conserve la construction de la digue et des écluses, la fermeture de l’ultime brèche entre la mer libre et le lac d’IJssel, le traitement des sols et les premiers labours. L’hymne au travail devient accusation politique quand des plans d’actualité sur la Crise du début des années 1930 s’interposent entre les images des premières moissons du Wieringermeer qui, par sacs entiers, seront jetées à la mer.

Soirée de projections à l’auditorium, le mardi 28 février de 19 heures à 21 heures.
Dans le cadre des mardis jeunes : gratuite pour les étudiants et les moins de 26 ans.
Entrée : 3 euros ou accès libre sur présentation du billet d’entrée aux expositions, valable uniquement le jour même.
Renseignements : infoauditorium@jeudepaume.org