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Conversations européenne Marie Muracciole, Adrian Paci, Natasa Petresin, Lia Perjoschi et Vit Havranek lors de la deuxième séance du séminaire le 15 février 2008

Cours & Conférences

Conversations européennes : "Pratiques participatives"

Programme conçu avec Nataša Petrešin, commissaire d'exposition

Vendredi 11 avril 2008 • 19:00

Jeu de Paume - Paris

Intitulée « Pratiques participatives », la quatrième séance du séminaire « Conversations européennes. Théories et pratiques artistiques dans l’ex-Europe de l’Est », conçu avec Nataša Petrešin, commissaire d’exposition, se tiendra en présence de Annick Labeca (commissaire indépendante, Paris), Société Réaliste (artistes, Paris) et Gediminas Urbonas (artistes, Vilnius).

En ce qui concerne la place offerte au spectateur/lecteur dans le processus créatif, La Mort de l’auteur, texte parut en 1968, et dans lequel Roland Barthes théorise l’importance grandissante du « lecteur », fait office de nécrologie tardive de l’ordre traditionnel entre un émetteur et un récepteur de l’œuvre.
Depuis Marcel Duchamp, de nombreuses remises en question de la notion d’auteur avaient déjà eu lieu dans les arts plastiques. L’histoire de l’art est jalonnée de pratiques de détournement, de substitution d’identité, mais aussi de participation du spectateur, liées à des moments historiques : refus des valeurs traditionnelles dans les groupes d’avant-gardes, organisations militantes et « anti artistiques » chez Fluxus ou l’Internationale Situationniste, jeu de masques et de genre, anonymat revendiqué dans des démarches conceptuelles, refus des hiérarchies de pouvoir et volonté d’émancipation…
Les pratiques participatives renvoient nécessairement à une œuvre au présent de sa réception, marquée par un relais, un échange et une action commune provoquée. Aujourd’hui se pose également la question de l’interprétation et des prolongements offerts par certains artistes à la notion de performatif, développée par le philosophe John L. Austin.

On peut par ailleurs penser aux stratégies participatives formulées, dans les années 90, par Nicolas Bouriaud avec la notion d’esthétique relationnelle, souvent assimilées par leurs détracteurs à des pratiques d’échange, héritées du consumérisme néo-libéral. On les opposera à des stratégies essentiellement critiques où l’interactivité met le spectateur à l’intérieur d’une forme de contrat social pour produire des modèles de savoir alternatifs et des expériences « à la limite ».
Pour les artistes de ce que l’on nommait l’Europe de l’Est, cette histoire est orientée différemment, modelée par le secret ou l’interdit, mais aussi la solidarité ou les échanges nécessaires à des démarches artistiques privées de soutien institutionnel et d’accès au marché de l’art.

Comment toutes ces histoires se sont-elles aujourd’hui mêlées, quels héritages, pour qui et dans quel but, voilà les questions qui seront abordées lors de cette séance. Différents protocoles spécifiques convoqués par les artistes pour établir un dialogue avec le public, et leur validité au plan critique, seront également évoqués.

Information et réservation : 01 47 03 12 41 /
serviceculturel@jeudepaume.org

Nous remercions la Maison d’Europe et d’Orient / Centre culturel pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale et la Maison d’Europe de Paris pour la diffusion de ce programme.

À l’auditorium Concorde, le vendredi 11 avril à 19 heures.