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Mésoamérique : l'effet ouragan 2015 (détail : Carte des anciennes cultures de Mésoamérique) Vidéo HD, couleur, son, et série de 10 cartes.
Coproduction : Jeu de Paume, Paris, Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques et CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux
Edgardo Aragón

Cours & Conférences

Mésoamérique : l’effet ouragan

Carte blanche d'Edgardo Aragón et Heidi Ballet avec Philippe Rekacewicz

Mardi 09 février 2016 • 18:30

Jeu de Paume - Paris

Carte Blanche conçue par Edgardo Aragón et Heidi Ballet dans le cadre de l’exposition « Mésoamérique : l’effet ouragan » avec une présentation, par l’artiste, de son nouveau film Mesoamerica, The Hurricane Effect.

À l’issue de cette projection, le journaliste, géographe et cartographe Philippe Rekacewicz proposera une réflexion à partir du travail cartographique d’Aragón autour des problématiques suivantes :

La carte comme élément de « contre-pouvoir ». Si les cartes rendent visible l’invisible, elles peuvent aussi dénoncer l’injustice politique et sociale. En effet, le vrai « pouvoir » de la carte est celui qui permet au souverain d‘exercer une autorité totale et sans partage sur le territoire qu’il gouverne. Auparavant, qui maîtrisait la carte maîtrisait l’espace. Aujourd’hui, les évolutions technologiques et la prise de conscience d’une nouvelle génération d’artistes et d’activistes ont permis à la cartographie d’être utilisée comme un instrument de résistance pour s’opposer à ce quelle a toujours été : un outil d’aliénation et de domination.

La carte comme mise en scène. La carte est une approche subjective du réel. En s’inspirant des faits réels, elle travesti la réalité pour les besoins du discours politique comme le font les pièces de théâtre ou les films de fiction. La carte devient davantage une construction intellectuelle qu’une représentation fidèle de la réalité.

La carte comme œuvre de « fractures » qui divisent les territoires. La frontière, la rivière, la mer… Autant de marges et de limites dont on ne sait jamais si elles divisent ou regroupent les communautés et les sociétés. Les frontières contemporaines telles qu’on les subit aujourd’hui sont essentiellement des créations coloniales, dont le monde n’arrive toujours pas à se remettre, et qui continuent de blesser et de déchirer les peuples. Ce n’est pas le seul paradoxe de ces fragmentations. En même temps, les frontières sont toujours jalousement et brutalement défendues par des pouvoirs capables de les transcender, voire de les « oublier » pour faire circuler argent et marchandise dans la grande valse de la mondialisation.

Dans ce contexte, comment la carte peut-elle se jouer de ces paradoxes et quels moyens de l’art peut-elle mettre en œuvre pour rendre compte de cette complexité ?

Cette conférence sera suivie d’une discussion avec l’artiste et Heidi Ballet, au cours de laquelle le public sera invité à participer. Entrée libre dans la imite des places disponibles.

Philippe Rekacewicz est journaliste, géographe et cartographe franco-américain. Collaborateur au Monde diplomatique de 1988 à 2014, il dirige actuellement le département cartographique du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement) basé en Norvège. Intéressé par les rapports entre cartographie, art, science et politique, il collabore depuis 2006 à divers projets artistiques à travers l’Europe. Il mène aussi divers projets liés au mouvement de la « cartographie radicale » et anime le site visionscarto.net avec le journaliste Philippe Rivière.