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High Stakes Cliff Diving in Italy © DR

Performance

Aux abords d'un monde abîmé, les corps se soulèvent puis se déchaînent

Lectures et performances proposées par Mehdi Brit

Mardi 25 octobre 2016 • 19:00

Jeu de Paume - Paris

Aux abords d’un monde abîmé, les corps se soulèvent puis se déchaînent. La respiration s’accélère, le regard tourné vers l’horizon, les mouvements s’embrasent dans une chair empreinte de cris et d’images. Ces corps se découvrent sous l’audace d’une chorégraphie manifeste et d’une immersion au côté d’un mot qui refuse et d’un geste qui ose.

Les espaces du Jeu de Paume deviennent le plateau d’un théâtre fiévreux mêlant les interventions de différents artistes invités à se saisir de la danse, de la parole et de l’image en réponse à l’exposition « Soulèvements ». Le public est convié à déambuler entre les salles de l’exposition et l’auditorium pour s’imprégner de cette écriture vivante et se laisser gagner par ce conte agité.

Programmation de lectures et de performances proposée par Mehdi Brit, programmateur et commissaire d’exposition, le mardi 25 octobre à 19h.
Avec Dominique Gilliot, artiste, Hiam Abbass, réalisatrice et actrice, et Mani A. Mungai, chorégraphe et danseur.

DOMINIQUE GILLIOT
La Chute. À l’occasion de cette visite performance, Dominique Gilliot construira un panorama non exhaustif d’éléments d’intérêt et de situations particulières en lien avec la notion d’élévation, et son corollaire, la chute. Il sera donc ici question de gravité(s), d’Icarisme (sic), de névrose de conduite à l’échec, de Vertigo, de bottom-up et de top-down, mais pas que… On progressera selon la technique parachutiste dite de la feuille morte, propre à produire une ivresse qu’on dit sans pareille. D’une manière ou d’une autre, tout le monde en sortira grandi.

Dominique Gilliot fait des performances, raconte des histoires, projette de la neige carbonique, rapporte des détails confondants, mélange in vivo références pop pointues et haute couture intellectuelle. Elle utilise de la vidéo, chante des chansons, et se déplace un peu plus lentement que d’usage. Et puis, parle un peu plus vite que d’usage. Ou peut-être le contraire, sur une échelle qui irait de un à dix… Le résultat peut être drôle, tout à trac, d’une confusion touchante, et, tout à la fois, étrangement précis. Il s’agit de pointer, d’un index qui ne tremblerait pas, des éléments, divers et variés, poétiques et volatiles, basiques ou même vernaculaires, d’une manière singulière, un certain « ah, tiens ! ». Il s’agit de performer, et il s’agit de partager un moment.
Dominique Gilliot a été invitée à performer dans de nombreux lieux, comme le Centre Pompidou, Bétonsalon, le Parc Saint Léger, Stedelijk (Amsterdam), Kunsthalle (Bâle), Les Urbaines (Lausanne), Le Quartier, Biennale Off de Lyon, Les Subsistances. Elle a exposé en solo à L’Antenne du Plateau, FRAC Île-de-France, Parc Saint Léger Hors les Murs, Mains d’Œuvres, 3 bis F, Galerie Chez Néon. Ancienne résidente au Flare-Otis College, Machine Project, Human Resources (Los Angeles) La Ferme du Buisson, Mains d’Œuvres, IAAB (Bâle), 3 bis F, Triangle. Elle a étudié la littérature et la civilisation anglaises. Diplômée de l’École des Beaux-arts de Paris-Cergy en 2005. Post-diplômée en 2007 de l’École des Beaux-Arts de Lyon.
Elle travaille actuellement à la création d’un deuxième spectacle en collaboration avec Maeva Cunci qui sera présentée en décembre 2016 à l’Arsenic, scène conventionnée, Lausanne, ainsi qu’à ArtDAnthé 2017.

HIAM ABBASS
Hiam Abbass lira plusieurs extraits d’une pièce de Charif Ghattas1, auteur libanais vivant entre Paris et Beyrouth. Intitulée Le Premier Jour, ce travail d’écriture explore les situations et le temps qui précèdent le soulèvement d’un peuple contre un régime dictatorial.

Née à Nazareth et d’origine palestinienne, Hiam Abbass grandit dans le village galiléen de Deir Hanna. Elle étudie la photographie à Haïfa et en parallèle, prend des cours d’art dramatique et rejoint la troupe de El-Hakawati, puis un théâtre pour enfants.
Hiam Abbass fait sa première apparition à l’écran à travers une silhouette dans Noces en Galillée de Michel Khleife. Après un séjour à Londres, elle s’installe à Paris et puis démarre sa carrière d’actrice au cinéma. Présente aussi bien en France qu’au Proche-Orient, on retient parmi ces nombreux rôles, Haïfa de Rashid Masharawi, Vivre au paradis de Bourlem Guerdjou, Satin rouge de Raja Amari, L’Ange du goudron de Denis Chouinard, La Porte du soleil de Yousri Nasrallah, Paradise Now de Hany Abu-Assad, Free zone et Disengagement d’Amos Gitai, Munich de Steven Spielberg, The Nativity Story de Catherine Hardwicke, Aime ton père de Jakob Berger, Nadia et Sarra de Moufida Tlatli, Les Citronniers et La Fiancée syrienne d’Eran Riklis, Dialogue avec mon jardinier de Jean Becker, The Visitor de Tom McCarthy, The Limits of Control de Jim Jarmush, Amerrika et May In The Summer de Cherien Dabis, Persécution de Patrice Chéreau, Chaque jour est une fête de Dima El-Horr, Miral de Julian Schnabel, I am slave de Gabriel Range, La Source des femmes de Radu Mihileanu, Une Bouteille à la mer de Thierry Binisti, Le Sac de farine de Kadija Lecrere, Les Jeux des nuages et de la pluie de Benjamin de Lajarte, Rock The Casbah de Laila Marrakchi, Peace After Marriage de Ghazi Albulizi, De Guerre lasse d’Olivier Panchot, Exodus de Ridley Scott et Degradee de Tarzan et Arab Nasser.
Hiam Abbass a aussi écrit et réalisé trois courts-métrages : Le Pain, La Danse éternelle et Les Donne della Vucciria. En 2012, elle a réalisé son premier long-métrage, Héritage.
Au Théâtre, elle a travaillé sous la direction de Jean-Baptiste Sastre dans Phèdre les oiseaux et Les Mamelles de Tirésias.

MANI A. MUNGAI
Nourri de différentes danses (danses africaines traditionnelles, danse contemporaine, salsa, capoeira, hip-hop, claquettes…), Mani A. Mungai brouille les frontières de la danse contemporaine et les étiquettes des disciplines chorégraphique. Rythmée, abstraite, ancrée dans le monde d’aujourd’hui, sa gestuelle emprunte aussi bien à la danse traditionnelle africaine, à la danse contemporaine européenne, qu’au hip-hop. Il se joue des multiples langages du corps et fait de son vécu et de ses questionnements intimes la matière première de ses pièces.

D’origine kenyane, Mani A. Mungai découvre la danse contemporaine auprès de la compagnie Gaara Projects d’Opiyo Okach. Durant sa formation en 2001 à l’École des Sables de Germaine Acogny au Sénégal, il rencontre Bernardo Montet et rejoint sa compagnie en 2002. Il devient danseur permanent du Centre chorégraphique national de Tours jusqu’en 2005. Il danse notamment dans O.MORE, Parcours 2C (Vobiscum) de Bernardo Montet. Depuis, il mène en parallèle sa carrière d’interprète et de chorégraphe.
Il danse pour Opiyo Okach, Raphaëlle Delaunay, Farid Berki, Emmanuel Grivet, Boris Charmatz et Rachid Ouramdane.
Pour Bitter Sugar de Raphaëlle Delaunay, il est également assistant à la chorégraphie.
Il chorégraphie en 2006 Chronological Pt. 1 et crée en 2010 deux soli intitulés Babel Bled et Babel Blabla. En Janvier 2013 la pièce pour 3 danseurs, I like-me (m’aime pas mal) est créée au Festival Pharenheit au Havre, organisé par le Phare / Centre chorégraphique national du Havre. En novembre de cette même année, un duo avec la poète Isabelle Garron, Le Pas contemporain, est présenté à la Maison de la poésie à Paris. En 2015, Mani Mungai crée M. vs…, des performances en écho aux expositions présentées dans des centres d’art contemporain.
Il prépare actuellement deux créations : The Letter avec le vidéaste Atsuhiko Watanabe et le plasticien Felix Rodewaldt, et To be or not to be un duo à partir d’une commande de texte à Philippe Gauthier, auteur dramatique jeunesse.

Accès libre. Informations : infoauditorium@jeudepaume.org

1. Charif Ghattas est né en 1981 au Liban. Il est auteur, metteur en scène, scénariste et comédien.
Depuis 2002, il a signé une douzaine de pièces de théâtre représentées en France et au Liban parmi lesquelles Du vice à la racine, Une éternité, Rotterdam la nuit, Dépendances, Le Premier Jour, Holiday Inn, Les Bêtes, Île, Amphitryon (nous irons où la mer monte)
En 2015, au Théâtre des Bouffes du Nord, il met en scène Le Paradis de Helki, spectacle-concert du musicien franco-libanais Bachar Mar Khalifé.
En 2016, sa pièce Les Bêtes a été créée au Théâtre des Halles d’Avignon dans une mise en scène d’Alain Timar avec les comédiens Maria de Medeiros, Emmanuel Salinger et Thomas Durand.
En 2017, sa pièce Holiday Inn sera créée dans une mise en scène de Hiam Abbass puis reprise au festival d’Avignon 2018, et il réalisera la mise en scène de Dépendances avec les comédiens Thibault de Montalembert et Francis Lombrail.
Au cinéma, il a signé l’adaptation de sa pièce Holiday Inn et co-écrit le scénario du film Das Projekt qui sera porté à l’écran par Ludovic Houplin.
Depuis 2013, Charif Ghattas écrit régulièrement des fictions radiophoniques diffusées sur France Inter.