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Anima, Silueta de Cohetes (Firework Piece) 1976 Film Super-8.
© The Estate of Ana Mendieta Collection, LLC. Courtesy Galerie Lelong, New York
Ana Mendieta

Cours & Conférences

Être artiste femme dans la mondialisation artistique depuis les années 1970 : Esther Ferrer, Ana Mendieta - dialogue entre les âges

Conférence de Shelley Rice avec Esther Ferrer à l'Institut d’Histoire moderne et contemporaine

Jeudi 08 novembre 2018 • 13:30

Hors les murs

Ce séminaire se veut une conversation à trois entre l’artiste Esther Ferrer, la critique et historienne Shelley Rice et le public, autour de la vie et de l’œuvre de l’artiste Ana Mendieta. Les participants doivent avoir vu, au préalable, l’exposition du Jeu de Paume, qui présente des courts métrages de l’artiste, et formuler des questions sur les expériences de Mendieta dans les années 1970 et 1980 en tant qu’artiste cubaine américaine vivant à New York et travaillant à l’international. Ces questions devront être écrites et remises à Shelley Rice et Esther Ferrer à l’avance, qui aborderont les problèmes à travers le prisme de leurs propres expériences au cours de ce moment historique particulier.

Esther Ferrer est une artiste féministe espagnole qui vit depuis longtemps en France, et Shelley Rice était compagne de voyage et collègue de Mendieta à New York. En tant que journaliste et féministe pendant cette période, cette dernière a partagé ses amis, ses préoccupations et son activisme politique avec Ana Mendieta jusqu’à sa mort prématurée en 1985. Shelley Rice commencera la discussion par une brève présentation des œuvres de Mendieta et d’Esther Ferrer pour préparer les interactions qui suivront. Ces deux femmes d’expérience parleront de l’art de Mendieta et des contours de la vie d’une femme dans le monde de l’art – tant local que mondial – il y a près de 50 ans. Elles tenteront ensuite de répondre aux questions posées par des jeunes femmes curieuses au sujet de cette artiste importante et de sa pertinence pour la politique sexuelle du XXIe siècle.

Esther Ferrer est, à partir de 1966, plasticienne et performeuse, seule ou au sein du groupe espagnol ZAJ. Elle a toujours privilégié la pratique éphémère de l’art/action. À partir des années 1970, elle consacre une partie de son activité aux arts plastiques, installations, photos, tableaux basés sur la série des nombres premiers, etc. Elle a représenté l’Espagne à la Biennale de Venise en 1999, elle a reçu entre autres, le Prix National des Arts Plastiques d’Espagne en 2008, en 2014 le prix Velazquez, et le prix MAV (Mujeres en las Artes Visuales). Esther Ferrer, a exposé dans de nombreuses galeries, musées et foires et a participé, en tant que performeuse, à de très nombreux festivals internationaux. Ses deux dernières expositions : « Todas las variaciones son válidas, incluida esta » (Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid, 2017) et « Espacios entrelzados » (Museo Gugenheim-Bilbao, 2018). Elle est également l’auteur de deux pièces radiophoniques.

Shelley Rice est professeur d’Art à la New York University (départements de Photographie et image, et d’Histoire de l’Art. Elle est l’auteur de Parisian Views, l’éditrice de Inverted Odysseys: Claude Cahun, Maya Deren, Cindy Sherman, et co-auteur de plusieurs livres et catalogues – notamment The Book of 101 Books, Paris et le Daguerreotype, Jacques Henri Lartigue : d’air et d’eau plus récemment Orlan en capitales. Ses essais sont parus dans des revues comme Art in America, Artforum, The Art Newspaper, Bookforum, Aperture, Tate Papers, French Studies et Études Photographiques. Elle a été blogueuse et journaliste invitée pour le magazine en ligne du Jeu de Paume. Shelley Rice a reçu plusieurs bourses de recherche et prix – une Guggenheim Fellowship, deux bourses Fulbright (vers la France et la Turquie), un prix du National Endowment for the Humanities and the Arts, une Hasselblad Research Fellowship et the PEN/Jerard Award (essais de non-fiction). En 2010, elle a été décorée Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres ; en 2015 elle a reçu le prix David Payne Carter for Teaching Excellence à la Tisch School of the Arts, NYU.

INSTITUT D’HISTOIRE MODERNE ET CONTEMPORAINE
École normale supérieure
45 rue d’Ulm, 75006 Paris

Jeudi 8 novembre à 13h30.
Dans le cadre du séminaire « Mondialisation artistique et approche numérique » organisé par ARTL@S. Séance introduite par Béatrice Joyeux-Prunel, Maître de conférences, École normale supérieure.

Renseignements : infoauditorium@jeudepaume.org

ARTL@S est un groupe de recherches sur la mondialisation artistique, qui met à disposition des chercheurs des sources et des outils numériques permettant une approche simple ou experte de l’internationalisation des arts : catalogues d’expositions, répertoire biographiques d’artistes, cartographie interactive du Paris des arts – sur longue période, du XIXe à nos jours. Le projet, basé depuis 2009 à l’École normale supérieure, est dirigé par Béatrice Joyeux-Prunel (ENS Paris), en collaboration avec Catherine Dossin (Purdue University, USA) et Léa Saint-Raymond (Collège de France).
ARTL@S mis en route en décembre 2018, en collaboration avec l’association AWARE, étudie le rôle des femmes dans la mondialisation artistique et culturelle à l’époque contemporaine – qu’il s’agisse des artistes femmes, de leurs carrières, de leurs expositions, et de la circulation de leurs œuvres, ou des médiatrices de l’internationalisation artistique (collectionneuses, galeristes, critiques d’art, directrices de revues, et autres intermédiaires entre les espaces et les cultures…).
Le séminaire parisien, hébergé par l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine, alterne des séances sur l’actualité de la recherche, par l’invitation de spécialistes d’histoire des femmes et plus particulièrement des artistes femmes, que stimule notre interrogation transnationale, et des sessions pratiques de formation aux humanités numériques, à partir de sources sur les femmes. Le séminaire propose aussi des ateliers de travail concret à partir de documents historiques dont des catalogues d’expositions, et leur traduction numérique : il forme à la visualisation statistique et cartographique, et à l’utilisation critique de ces méthodes numériques.
Le projet est financé par le Labex TranferS, par l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine (IHMC, CNRS) et par l’université Paris Sciences Lettres.